TEBESSA- Le secteur de la Culture et des Arts à Tébessa œuvre à valoriser le site archéologique des hécatompyles de la basilique Sainte-Crispine, un monument touristique par excellence, à travers son intégration aux offres de circuits touristiques culturels proposés dans cette wilaya frontalière, aux touristes tant nationaux qu’étrangers.
Ces hécatompyles qui se trouvent sur le site archéologique classé de la basilique Sainte-Crispine, en plein centre-ville du chef-lieu de wilaya, sont des couloirs souterrains très anciens se terminant par des sépultures qui ont été édifiés au deuxième siècle durant la période byzantine, selon des historiens qui rappellent que ces vestiges font partie de plus de 2000 sites archéologiques que compte l’antique Thevest.
Tébessa renferme 24 sites archéologiques classés dont la basilique Sainte-Crispine et figure parmi les wilayas qui compte les plus grands nombres de sites archéologiques appartenant aux diverses civilisations atérienne, phénicienne, romaine, byzantine, islamique et de la période d’occupation coloniale, a relevé Mahrane Salmi, coordinateur du patrimoine à la direction de wilaya de la Culture et des Arts.
Le même cadre a relevé que, sur décision des autorités de la wilaya et sous l’égide du ministère de la Culture et des Arts, une intervention a été effectuée il y a quelques années pour rouvrir ce site, découvert durant la période d’occupation française mais demeuré abandonné, en vue d’en assurer la valorisation surtout qu’il se trouve au milieu de la basilique Sainte-Crispine en plein centre-ville de Tébessa, lui conférant une position stratégique pour accueillir des dizaines de visiteurs quotidiennement.
M.Salmi a ajouté que le secteur de la culture s’attèle à augmenter le nombre de sites classés, précisant qu’un dossier a été soumis au ministère de tutelle pour classer les Ksour de Négrine (extrême Sud de la wilaya) et intégrer le site Tébessa El Khalia (constructions archéologiques entrecroisées) du chef-lieu de wilaya à la liste supplémentaire de dénombrement des sites archéologiques.
De son côté, l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés (OGEBC) a tracé un programme spécial de valorisation du site par son intégration au circuit touristique du chef-lieu de wilaya, a affirmé Lotfi Azzedine, responsable de l’antenne locale de l’OGEBC.
Le même cadre a indiqué qu’un travail est actuellement fait pour élaborer un plan global en vue d’une éventuelle ouverture de ce vestige aux visiteurs tout en assurant leur sécurité en prenant en compte la nature du sol, des murs et des toits et avec installation de l’éclairage et la réhabilitation des ouvertures d’aération.
L’objectif est d’exploiter ce vestige au côté des autres sites archéologiques pour développer le tourisme culturel surtout que son emplacement est en plein cœur d’agglomération urbaine dans cette wilaya frontalière le rendant facilement accessible aux touristes locaux et étrangers, a ajouté le même cadre.
Des médias de la presse écrite et audiovisuelle ainsi que les réseaux sociaux ont été impliqués dans la promotion à l’échelle nationale et internationale de ce vestige et de ce patrimoine archéologique précieux, a-t-il encore relevé.
Un chef d’œuvre archéologique, à architecture singulière
Ce vestige se trouve au milieu de la basilique Sainte-Crispine, au centre de Tébessa, se distinguant par son mode architectural unique en son genre comparativement aux autres ouvrages similaires érigés par les byzantins, est-il relevé dan plusieurs recherches archéologiques.
Ce vestige de 200 mètres de long, 1,5 mètre de hauteur et 9 mètres de profondeur sous terre, a été conçu conformément à une architecture singulière avec notamment des toits arqués pour mieux supporter le poids qui se trouve au-dessus, a précisé Lotfi Azzedine.
Leurs constructeurs, a-t-il ajouté, ont recouru à des matériaux solides et à des formes archéologiques ingénieuses pour assurer la solidité des murs et des toits arqués de cette construction souterraine que représente les hécatompyles de la basilique Sainte-Crispine qui conservent à ce jour leur beauté et demeurent quasiment intactes après près de deux milles ans de leur édification.
Les études et recherches archéologiques ont reconnu la solidité du lieu construit afin de servir de cimetière pour les chrétiens martyrisés durant cette période dont la Sainte Crispine, le chevalier Maximilien et plusieurs dizaines d’autres, selon le même cadre.
La première découverte de ces hécatompyles remonte à la période d’occupation française en 1944 avec la mise au jour de sépultures, de lieux de culte et des ouvertures d’aération, selon le même responsable.
Les recherches historiques indiquent que le premier lieu de culte découvert au milieu de ces couloirs souterrains contenait une croix et un autel avec, au bout de ces couloirs, des restes humains qui appartenaient vraisemblablement à une famille de la classe gouvernante convertie au christianisme à cette même période, selon la même source.