Ghardaïa : la célébration du Mawlid Ennabaoui impactée par le protocole sanitaire

Ghardaïa : la célébration du Mawlid Ennabaoui impactée par le protocole sanitaire

GHARDAIA- Devant la pandémie du coronavirus qui frappe le monde, la célébration du Mawlid-Ennabaoui (anniversaire de la naissance du Prophète Mohamed +QSSL) a été fortement impactée dans la wilaya de Ghardaïa par le protocole sanitaire.

La célébration du Mawlid a été globalement réduite à des “madayeh” (chants religieux) enregistrés et diffusés par des mosquées durant toute la nuit.Pour célébrer la naissance du messager d’Allah, Mohamed (QSSL), les habitants de la vallée du M’zab, de Métlili, El-Menea, Guerrara et Berriane ont organisé, après la prière du Maghreb et dans le strict respect du protocole de distanciation imposé par la COVID-19, des chants religieux qui adoucissent les mœurs et guident sur la bonne voie.

Cette tradition ancestrale, qui se pratiquait à travers les mosquées dans un climat de piété, de ferveur et de recueillement, est perpétuée par des textes religieux chantés collectivement et à haute voix par les fidèles durant toute la nuit jusqu’à la prière de l’aube (Sobh).

Pour les Ghardaouis, cette fête religieuse est l’occasion de veiller aux rythmes mélodieux des chants élogieux sur le prophète et la déclamation de versets du Saint Coran, et de se remémorer les hauts faits du Prophète Mohamed (QSSL).

Cette grande fête qui favorise l’échange de visites entre proches et voisins dans une ambiance de convivialité et de générosité envers les nécessiteux et les orphelins, tout en éduquant les enfants sur la vie du prophète Mohamed (QSSL), est assombrie cette année par les mesures et les règles visant à endiguer la pandémie de coronavirus, notamment le port obligatoire de masque et le respect de la distanciation physique, a indiqué à l’APS Hadj Mokhtar, notable du quartier de Hadj Messaoud.

Habituellement vécu par la population dans la pure tradition ancestrale qui renforce l’éducation religieuse des enfants, la cohésion sociale, la solidarité, le partage et la générosité, la population Ghardaouie dans toute sa diversité sociologique accueille cette fois le Mawlid dans une ambiance inédite.

Les habitudes des habitants ont connu cette année un changement de programme et une forte réduction des défilés d’enfants.Malgré l’impact de la Covid-19 sur leur quotidien, les habitants du M’zab expriment de différentes manières, durant cet évènement, leur attachement aux traditions authentiques léguées par les ancêtres, a souligné Dr. Ahmed Nouh, notable de Béni-Isguen.

“Nous avons tenu à organiser de manière réduite à chaque quartier, le protocole de distanciation oblige, la rituelle procession religieuse organisée par les habitants du Ksar de Béni-Isguen à l’occasion de célébration du Mawlid Ennaboui, a-t-il fait savoir.

Cette procession riche en couleurs, en symboles et en sonorités, qui perpétue un rite ancestral dans la région, ou chaque année un défilé se déroule à la lumière tamisée de torches fonctionnant à l’huile, connues localement sous l’appellation de “Inarène”, accompagné de chants glorifiant le Sceau des prophètes et égayé par les enfants en tenue traditionnelle.

“On essaye de maintenir cette tradition ancestrale dans le Ksar de Béni-isguen pour permettre aux générations futures de la perpétuer”, a souligné M.Nouh, précisant que cette année elle s’est effectué par quartier pour limiter le nombre de participants à la procession.

Cette procession est marquée dans la région de Guerrara par une tradition originale appelée “Adoual” (le retour) ou les nouveaux mariés revivent une nouvelle soirée de noce dans leurs costumes traditionnels et dans un climat festif restreint uniquement aux membres de la famille.

La femme nouvellement mariée sera invitée quelques jours avant le Mawlid chez ses parents avant de revenir chez son mari dans la même tenue traditionnel de mariage, aux sons du t’bal entrecoupés de youyous stridents de proches, a fait savoir Hadj Kacem de Guerrara.

Bien que les festivités marquant l’anniversaire du prophète (QSSL) connaissent un certain modernisme avec l’apparition d’artifices, pétards et autres produits pyrotechniques, elles restent, cependant, marquées par des traditions qui perdurent jusqu’à aujourd’hui, à travers notamment le regroupement familial et l’entraide.

Partagez sur :

Source : APS

Voir aussi

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *