ALGER- La Casbah d’Alger, qui est un exemple remarquable d’architecture traditionnelle en Afrique du nord, qui ne cesse d’impressionner les visiteurs et les spécialistes et d’influer sur l’architecture dans la région, selon les études de chercheurs en patrimoine, un gène architectural qui demeure absent dans les constructions et conceptions modernes.
Toutefois, et en dépit de la beauté et des spécificités de cette cité, sur les plans de la conception et des matériaux utilisés, son modèle architectural n’a pas été repris sur les constructions modernes à l’exception de l’aspect visuel et décoratif.
La réalité montre que le tissu architectural actuel ne s’inspire pas de ce modèle exceptionnel sur plusieurs aspects, à l’image des matériaux utilisés et les designs ainsi que les techniques d’urbanisme tel que la distribution de l’eau potable, l’assainissement, l’aération, prise en compte des conditions climatiques et autres. Les experts énumèrent d’autres spécificités de ce modèle à l’instar de la fortification des murs et l’utilisation des techniques antisismiques qui impressionnent encore.
L’architecte en monuments historique et professeur universitaire, M. Nasreddine Makhloufi a fait savoir que ce modèle architectural “a retenu l’attention des experts et des étudiants, quoi que, cela ne se reflète pas de manière claire dans l’environnement contemporain”, précisant que cette influence est présente chez le célèbre architecte français Fernand Pouillon qui s’en est inspiré dans ses réalisations en Algérie.
Concernant l’enseignement de cette architecture locale dans les écoles spécialisés, M. Makhloufi affirme que la concrétisation du modèle urbanistique Casbah dans l’architecture algérienne moderne, est une question importante dans le cursus des études, ainsi que sa concrétisation dans le tissu urbain, s’interrogeant, à cet égard, sur la capacité de cette formation à guider les étudiants pour exploiter leurs connaissances dans la relance de ce style urbain.
Expert en histoire et en patrimoine, Abderrahman Khelifa a affirmé l’existence d’un important fonds documentaire au niveau des bibliothèques de l’Ecole polytechnique d’architecture et d’urbanisme. “Il espère qu’une attention sera portée plus tard à ce grand effort.
L’architecte des monuments historique Mehdi Ali Pacha, et son confrère Aïssa Mesri s’accordent à dire que la formation dispensée dans les écoles d’architecture sur l’architecture traditionnelle, notamment celle relative à la Casbah, est limité car, selon eux, il faut donner “à l’étudiant des informations précises sur les particularités de cette architecture en mettant l’accent sur les moindres détails”.
Il a ajouté que ce qui leur est dispensé n’est qu’une “étude pratique qui manque de profondeur et de réinterprétation”, donc aujourd’hui, ont-t-ils dit, “nous ne trouvons pas une reproduction de cette architecture dans notre réalité, et le modèle de Pouillon reste le seul, selon eux, qui s’est inspiré de cette architecture traditionnelle, pour des réalisations existantes.
Ils ont également regretté que ce type d’enseignement ne permette pas aux diplômés d’utiliser les bases et les techniques de cette architecture dans les bâtiments contemporains, alors qu’il y’a des étrangers, ont-t-ils indiqué, qui s’intéressent aux caractéristiques de cette architecture.