NAAMA – Les participants à la rencontre nationale sur le symbole de la résistance populaire, Cheikh Bouâmama, ont souligné dimanche à Nâama au terme de leurs travaux l’importance d’intensifier les recherches académiques et scientifiques en vue d’élaborer une documentation sur les exploits et le combat de cette figure emblématique de la résistance populaire à la colonisation française et en faire une référence historique.
Les recommandations ont été centrées sur l’appel à coopérer entre les historiens et les conservateurs de manuscrits historiques des zaouïas, notamment les descendants de cette figure historique, ainsi que la collecte de témoignages oraux documentés pour soutenir les efforts de recherche académique en vue d’écrire l’histoire de la résistance de Cheikh Bouâmama dans le Sud-ouest du pays.
Les participants à cette rencontre, animée par des chercheurs et des universitaires, ont insisté sur le recueil des communications présentées lors des travaux afin qu’elles servent de références pour approfondir les recherches et les études sur cette figure historique et les résistances populaires en général.
Les recommandations ont également porté sur l’accompagnement et la valorisation de recherches historiques sur certains aspects liés au parcours soufi de cheikh Bouâmama et le rôle joué par les zaouïas dans la lutte contre la présence coloniale dans la région du sud algérien.
La rencontre, de deux jours, coïncidant avec la commémoration du 61e anniversaire des manifestations du 11 décembre 1960, a été l’occasion de faire la lumière sur un aspect important de l’histoire de la résistance populaire liée aux exploits de cette personnalité, dont la lutte a eu lieu en 1881 dans le Sud-ouest de l’Algérie face à l’expansion coloniale française.
Cette rencontre a permis de mettre en lumière le rôle de la zaouïa soufie fondée par Cheikh Bouâmama dans la région de Meghrar Tahtani en 1876, et l’étendue de sa contribution dans le renforcement de la relation spirituelle entre les tribus.
Les différents apports intellectuels, lors de cette rencontre, ont souligné que la résistance de Cheikh Bouâmama vient en complément à celle initiée par l’Emir Abdelkader et approfondie par la résistance des Ouled Sidi Cheikh et des révolutionnaires d’Inguer, des Deghamcha, dans les régions du Touat et de Gourara.
Les participants à la rencontre ont évoqué les répercussions sur le terrain de la résistance de Cheikh Bouâmama et sa stratégie militaire qui a entravé les projets coloniaux français dans le Sud-ouest du pays, soulignant qu’il s’agissait de “l’une des résistances populaires les plus violentes au cours du 19e siècle après la résistance de l’Emir Abdelkader”.
La rencontre a mis en exergue le fait que la résistance de Cheikh Bouâmama ait révélé la faiblesse des troupes coloniales à l’affronter, malgré les restrictions du Makhzen à son égard et l’inaction et la complicité de ce dernier avec l’ennemi français, qui a dû rechercher des solutions politiques pour l’étouffer.