ALGER- La générale de la pièce de théâtre “Tchipa Bank”, une comédie noire qui met à nu la dilapidation programmée de l’argent public, a été présentée jeudi soir à Alger, devant un public relativement nombreux, astreint au strict respect des mesures de préventions sanitaires contre la propagation du Coronavirus.
Accueilli à la salle Atlas au quartier de Bab El Oued, le spectacle a été écrit et mis en scène par Mahfoud Fellous, assisté par Fayçal Boussaid, et produit par la Coopérative culturelle et artistique “Port Said”, en collaboration avec l’Office national de la Culture et de l’Information (ONCI).
D’une durée de 90 mn, “Tchipa Bank” raconte l’histoire d’un malfaiteur, interprété par Abdelghani Alouane, qui entre, masqué et arme à la main, dans une banque, vociférant à gorge déployée son intention de commettre un hold up, devant des employés recroquevillés de peur derrière leurs guichets.
A sa grande surprise l’homme masqué constate que les coffres de la banque étaient vides, conséquence d’emprunts illicites et de détournements internes orchestrés par “Stylobic”, directeur de l’établissement financier campé par Mustapha Alouane, à son profit personnel et à celui de ses employés pour les faire taire.
Saisissant le risque de se faire emprisonner et tout perdre après la découverte du pot aux roses par le voleur, le directeur tente de le soudoyer, moyennant une belle somme d’argent, en plus de lui promettre d’user de ses connaissances pour qu’il puisse échapper à la loi.
Une série de rebondissements à laquelle ne s’attendait pas le spectateur a permis de relever la teneur de la trame, qui s’érige par le réalisme de son contenu, en véritable miroir, qui met à nu un mal des plus dangereux qui menace, à grande échelle, l’avenir économique de tout un pays.
Le spectacle, a également été brillamment servi par, Djamel Aouane et Amel Benzemmouri, deux enquêteurs infiltrés, aux fausses fonctions de caissier et d’assistante du directeur, Rachid Benmokhtar qui s’est particulièrement distingué dans les rôles de l’adjoint du directeur de la banque et du pâtissier, et Linda Améziane, femme de ménage corrompue, elle aussi, qui a contracté un prêt bancaire d’une valeur de 10 milliards de centimes.
Entretenant un rythme d’échanges ascendant et soutenu, les comédiens ont réussi à porter la densité du texte, occupant tous les espaces de la scène dans un décor unique exécuté par Abdelghani Khalil et une scénographie signée Sid Ahmed Draoui qui a également assuré un éclairage judicieux au spectacle, créant les atmosphères adéquates à chaque situation.
Le spectacle “Tchipa Bank” s’est terminé par une chanson au titre éponyme, reprise à l’unisson par les artistes et le public, qui a longtemps applaudi les comédiens, après avoir savouré tous les instants de la pièce.
Cadre supérieur de la Jeunesse, actif et créatif occupant plusieurs postes de responsabilité durant près d’une quarantaine d’années, Mahfoud Fellous est également, une grande figure algérienne des paysages audio-visuel et théâtral, comptant à son actif, comme concepteur ou auteur, nombre d’émissions et documentaires scientifiques, scénarios de films, de sites-com, de pièces de théâtre et de mises en scène qui ont, chaque fois, suscité une large adhésion du public.
Fondée et dirigée depuis une dizaine d’années par le comédien Mohamed Laouadi, la Coopérative culturelle et artistique “Port Said” a produit depuis, une vingtaine de spectacles dont, “Amar Bouzouar”, “Wazir Ourabbi K`Bir”, “Montserrat” (sur un texte d’Emmanuel Roblès), “El Mekhlouâe”, “Appel masqué”, ou encore “Memory Keltoum”.